mardi 18 octobre 2016

Les illustres Danguy

Danguy, parfois orthographié Dangui ou Denguy : un nom qui évoque la virtuosité de la vielle à l'époque baroque. Et la notoriété de cet instrument : l'illustre Danguy.

Danguy est cité à de multiples circonstances. Notamment par Joseph Bodin de Boismortier qui lui dédicace sa 77ème oeuvre, Baptiste Dupuits en 1741dans l'avertissement de l'édition d'une sonate pour vielle et clavecin, en 1742 Naudot pour la dédicace de sa 17ème oeuvre, etc..
Il est célébré en 1742 par Christophe Lemenu de Saint Philbert dans sa cantine "La Vielle".
Le Duc de Luynes, dans ses mémoires, témoigne d'une soiréee où Danguy à la vielle et Charpentier à la musette jouent pour la Reine en février 1744. Ces deux compères se feront entendre au Concert Spirituel à plusieurs reprises pour interpréter des Noëls de Michel Corrette. Ils se produisent aussi à un concert donné par Rameau chez Monsieur de la Pouplinière, célèbre mécène musical.

Mais, à ce jour, on ne connaît aucun détail sur ce personnage emblématique. Qui était-il ? Bien sûr comment jouait-il qui lui valût sa réputation ? Quels furent ses élèves ? Autant de questions dont les réponses nous permettraient de comprendre mieux la vielle à roue au 18ème siècle.

Cependant, un premier indice attire notre attention : dans la préface de sa 17ème oeuvre de 1741, Jean-Christophe Naudot dédicace ces sonates pour la vielle à "Monsieur Danguy l'Aisne".
Il y aurait donc un cadet s'il s'agit de frères, ou un "le jeune" s'il s'agit d'un père.

Quelle surprise en découvrant dans le Journal du Citoyen (sorte de Bottin avant la lettre) de 1754, p.175 la mention, parmi les maîtres particuliers d'instruments à Paris, de Danguy frères.

Des maîtres de vielle. Mais ces "Danguy frères" sont ils le Danguy des années 1740 et un (ou plusieurs) frère(s)s, ou bien des fils de ce Danguy ?
Ce qui est certain, le Danguy de "première génération" a eu une fille, la Demoiselle Danguy, chanteuse au Théâtre des Italiens en 1767. Ainsi qu'une seconde fille, Madame Content, femme du premier architecte du Duc d'Orléans.
"Nous sommes filles d'un homme à talent" écrit Mademoiselle Danguy à sa soeur le 25 juillet 1767, dans une affaire de famille où l'on se "crêpe le chignon". (nous y reviendrons !)

Quant aux frères Danguy, aucune certitude à ce jour. L'hypothèse la plus plausible serait qu'il s'agit des fils de l' "illustre Danguy" qui se fit entendre de la Reine et de la Cour.
Jusqu'à preuve du contraire ....